Qu'une forêt de ronces devienne son tombeau
Dans un nuage de mort, qu'elle croisse, inextricable.
Assouvi ma vengeance, je la veux implaçable,
Que la malédiction règne, autour du château.
@Disney 1959
Humaine ? Créature mystérieuse ? L’existence de Maléfique est un long roman dont les premières pages demeurent trop souvent inconnues aux yeux des habitants du monde magique. Car le monstre n’a pas toujours été ce qu’il est. Jadis, une petite fille du peuple de la forêt, l’enfant vivait une existence calme et bienheureuse au cœur des arbres enchantés. La cohabitation avec les humains du petit royaume naissant était allègre, teintée par la curiosité de se découvrir l’un l’autre. Cette époque lointaine ne connaissait pas encore les affres de la guerre au cœur de ce royaume enchanté où il faisait bon d’y vivre. Du haut de ses quelques années, la jeune fillette aux cornes émergeantes prenait plaisir à se mêler aux différentes espèces qui abritaient dans la région où elle vivait : son peuple, les humains et autres mammifères, animaux marins ou volants. L’enfant n’avait de cesse de s’émerveiller des richesses de la vie.
Jusqu’aux jours sombres. De nos jours, les habitants du royaume magique n’ont que légende et contes fantaisies au bord des lèvres. Et pourtant, ce qui est écrit dans les livres sous le nom de « Nuit macabre » n’est pas juste une histoire propice à effrayer les enfants au crépuscule du soir. Le massacre a bel et bien eu lieu en cette nuit de printemps, aux heures endormies et silencieuses. La prise du pouvoir par un peuple voisin a ravagé maintes vies qui osaient résister à l’invasion étrangère. Courageux et fiers, le peuple de la forêt succomba en majorité à ces attaques qui ne visaient pas uniquement les humains.
De cette nuit sombre naquit les prémices du monstre qu’est devenu Maléfique cinq siècles plus tard. En quelques heures, une grande partie de ce qui l’avait façonnée avait été décimée sous les jets de flèches enflammés, les coups d’épées acérés et les roches expulsées depuis des catapultes. La tranquillité insouciante du petit royaume n’était plus qu’un mythe…
Chimère survivante dans ces bains ensanglantés, cachée dans le cœur impénétrable de la forêt assombrie par la faim dévorante de la race humaine, ce qui fut autrefois Dalhia n’était plus. La colère lui permit de survivre au chagrin. Quelques autres créatures avaient survécues tout comme elle, et, vivant isolés derrière les labyrinthes d’arbres noueux et de buissons épineux, ils restèrent à jamais cachés aux yeux des nouveaux conquérants. Dalhia continua son enseignement magique avec ses aînés, car ce qui était autrefois le peuple de la forêt était réputé pour sa magie fournit par la nature, il y a bien longtemps de cela, en cadeau pour leurs attentions prodiguées envers elle. Mais la colère impérissable de Dalhia finit par détourner l’enfant des voies usuelles de son peuple. Elle ne supportait l’ignorance des quelques survivants auxquels elle appartenait. Se cacher comme du gibier pourchassé alimentait les fléaux de ses noires sentiments à l’égard de la race humaine, si bien qu’elle en venait presque à mettre les substituts de cette même espèce dans le même sac.
Alors la jeune femme en devenir quitta le reste des survivants de son peuple, après de trop longues années à rester tapis dans le cœur de la forêt, pour chercher un moyen de se venger de ses bourreaux passés. Dans son errance prudente, elle croisa la route de sorciers qui lui inculquèrent d’autres fondements magiques qui, jusqu’alors, lui étaient inconnus. Sur son chemin, la Maléfique en devenir commençait à répandre les affres de sa haine indélébile sur le nouveau peuple qui s’était installé dans son royaume.
Cinq siècles s'écoulèrent ainsi, où Maléfique imprima le mythe effrayant de son existence dans les nouvelles âmes du royaume. Ainsi s'imposa t'elle parmi les fléaux du royaume enchanté, en sorcière maintes fois maudites pour ses crimes envers le peuple humain. Quoique la muse parvint à tisser certains liens qu'elle croyait vain avec quelques rares individus de la race qu'elle méprisait par excellence. Car malgré le démon qu'elle semblait être devenue, Maléfique demeurait un être curieux et intrigué de la vie. Sous son masque sévère et glacé, certains pourraient encore apercevoir l'amertume et la nostalgie du passé. Entre colère et cruauté, la douceur éphémère d'une envie quelconque...
La lassitude devenait presque un poids trop lourd à porter chez la créature séculaire... Même la malédiction jetée sur la princesse Aurore en guise de délicieuse vengeance à l'encontre du descendant de son vieil ennemi ne suffit à satisfaire la muse, qui n'éprouva qu'une excitation éphémère à condamner un enfant à un funeste destin...
Aussi, lorsque sa jeune amie, Regina, se lança dans des plans diaboliquement fous pour se venger de sa némésis, blanche neige, Maléfique se prémunit des dangers qu'elle pourrait encourir si elle se faisait inconsciemment attirer dans le projet insensé de sa cadette. Malheureusement, ses sortilèges de protection ne suffirent pas à l'échapper à ce tourbillon de magie qui l'attira, elle comme nombreux autres habitants du monde enchanté, dans un autre monde. Pourtant, son auto-sortilège eut le mérite de préserver sa mémoire. Tout comme ce vieux Rumpel' et Regina, ce qui devint Giselle Ombrage entra dans cette nouvelle vie en ayant gardé les souvenirs intacts de son existence passée. Giselle profita de ces vingt huit années coulées dans un monde nouveau pour s'accorder une vie toute autre, où elle n'était plus la vilaine sorcière, mais une femme de la quarantaine en contact avec les citadins de la ville, sans que le moindre regard ne suscite peur et angoisse dans son entourage. Un jeu amusant où la muse se complaît dans la comédie d'apparaître comme une femme respectable et même appréciée par nombreux.
Au début, tout n'était que faux et comédie. Mais presque trente années à côtoyer cette populace commença à modeler le véritable tempérament de Maléfique. Une humanisation lente mais bien réelle. Elle n'oublia pourtant rien de ce qu'elle était jadis, mais la vilaine muse apprit à apprécier certaines choses qu'elle ne se serait jamais crue capable avant...
En vrai, je me nomme
[Sylvie] mais sur le web on m'appelle
[Shi]. Actuellement j'ai
[22 ans], et si j'ai bien regardé dans ma culotte, je suis un(e)
[fille]. Je me suis fait piéger sur Keep it Secret en
[flânant sur PRD], et j'aimerai dire que
[ ].