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 « The Sad Sea » - Lionnelle W.

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Jane D. Hodge
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MessageSujet: « The Sad Sea » - Lionnelle W.   « The Sad Sea » - Lionnelle W. Icon_minitimeJeu 19 Juin - 20:45



THE SAD SEA


« The Sad Sea » - Lionnelle W. 5kf6lw

R
egard dans le lointain, il se développait à ses pieds un  horizon incertain, grisâtre. Les mouettes  rieuses planaient au dessus du port, les ailes portées par le souffle du vent, leurs petites têtes  bougeant en saccade à la recherche de l'inconnu. La cloche des bateaux résonnaient dans le port alors que la houle venue du large ridait la surface de l'eau sombre. Les navires de pêche, fermement amarrés à quai, exécutaient une danse légère sur les flots. Mauvais temps, mauvaise pêche, au large  il devait y avoir tempête, il ne devait manquer qu'une petite embarcation, un vieux pêcheur parti à  la recherche de quelques casier à homards. L'iode ravivait les âmes vagabondes, donnant quelques envies d'aventure, ou juste le désire de mettre le pied sur le pont d'un navire. Il était au port des odeurs et des visions qu'il était impossible de percevoir en ville. Le bruit de la mer apaisait les cœurs malheurs.      
Jane se tenait fièrement au bout d'un des plus long quais de pierre que pouvait compter le port. Face à elle, l'inconnu, seulement une masse d'eau salée indomptable. Cheveux en bataille, le vent prenait plaisir à jouer avec les mèches qui s'échappaient de son chignon. Alors, portant une main à sa coiffure, elle enleva une à une les épingles qui lui nouaient sa crinière noire. Les cheveux volaient, libre enfin. Écharpe beige nouée autour du cou, Jane était enveloppé dans son trench bleu  marine foncé. A ses pieds elle avait enfilé paire de bottes qu'elle gardait toujours précieusement dans le coffre de sa voiture. La belle n'avait pas froid, elle se sentait revivre. Elle ferma les yeux prenant une grande bouffé d'air avant de laisser échapper un soupire.

Elle n'avait pas envie de rentrer, préférant rester là pour toujours. La jeune femme ne savait plus depuis combien de temps elle était là, luttant contre les éléments sans trembler. Le rire des  mouettes apportait au paysage quelque chose de nostalgique. Dans ses lointains souvenirs, elle croyait fermement que la mer lui avait dérober son père, l'engloutissant avec gloutonnerie comme le reste de son équipage. Cela était tout autant faux que le reste de sa vie. Mais il y avait cette chanson qui lui hantait l'esprit. Laissant sa voix se perdre dans le vent, elle se mit à murmurer les paroles « Je te briserais le cœur, pour t'empêcher de fuir. Un chant de douleur, qui annonce... Le pire ! » Tournant le dos à la mer, elle commença à marcher le long du quai. « Je te rendrais fou,  pour que tu n'appartienne qu'à moi. Un chant si doux... Et pourtant tellement dangereux... » Ses pieds s'arrêtèrent sur le début d'un ponton, le regardant jusqu'au bout. Là, elle regardait un marin vérifier l'amarrage du navire. Certainement fallait-il s'attendre à ce que le mauvais temps au large vienne frapper la côte. La main posée sur la rambarde de l'escalier qui menait au ponton, Jane resta un instant silencieuse. « Je te briserais le cœur, pour t'empêcher de fuir. Tu seras à mes côtés... Pour l'é-ter-ni-té. Et dans mes bras, tu de-meuras. » Sa main resserra son étreinte sur la rambarde en acier. Dans ses yeux brillaient une lueur sombre et violente. Ses cheveux se mouvaient en saccades brusques, changeant sous la discorde du vent.
Sans doute ferait-elle mieux de quitter son métier actuel pour s'embarquer sur un de ces navires qui sentaient le poisson. Elle pourrait aller rejoindre son père dans l'autre monde, peut-être y serait-elle heureuse. Parce que heureuse, dans ce monde-ci, elle ne l'était pas du tout. Sa place était ailleurs, pas dans cette ville, mais où aller ? Jane n'en avait aucune idée. Parfois il lui prenait l'envie de tuer  son mari ou juste tout plaquer et repartir à zéro, mais elle en était bien incapable. Au fond d'elle même, quelque chose l'empêchait de passer à l'acte. Pourtant depuis quelques temps maintenant, elle commençait à s'en sentir capable. Aujourd'hui même n'avait-elle pas pris quelques libertés à menacer quelques hommes qui tentaient de jouer les malins pour l'impressionner alors qu'elle quittait l'école ? A son habitude, il n'avait pas été utile de prononcer quelques mots, elle s'était contentée de  les effrayer en laissant sa voiture rouler sur les pieds du plus éméché. En une autre époque, elle les aurait sans doute égorgé sans prévenir.

Jane avait lâché la rambarde, continuant sa balade sur les quais pour aller jusque sur la jetée, profiter d'une vue d'ensemble du port avec la ville en arrière plan. Là, elle croisait d'autres promeneurs qui devaient sans doute avoir eu la même idée qu'elle. Elle avait quelques envie de se  jeter à l'eau, aussi la regardait-elle avec avidité, se moquant bien de ruiner sa tenue et de peut-être  perdre ses bottes. La jeune femme s'était arrêtée sur le bord de la jetée et regardant l'eau en dessous  d'elle. Hypnotisée par le ballet des vagues, le monde lui semblait plus lointain. Il n'y avait plus qu'à ses oreilles le chant de l'océan, le rire des mouettes et les cris des goélands qui volaient au dessus des flots agités.
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T. Lionelle Wolffhart
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MessageSujet: Re: « The Sad Sea » - Lionnelle W.   « The Sad Sea » - Lionnelle W. Icon_minitimeMer 9 Juil - 3:09





sad sea.


Le temps semblait vouloir pleurer. Alors il quitta son bureau et s'arma d'un imperméable par dessus son habit à cravate et oublia volontairement le parapluie dans le placard de la secrétaire. Il adorait la pluie. Elle avait l'odeur des fleurs qui deviennent grises. Ce n'étaient une odeur qui se nommait autrement. Mais elle lui plaisait, bien plus que celle du parfum ou de l'eau de Cologne risiblement trop cher.

Alors, le loup s'enfuit de sa meute. Laissa ses employés, ses clients, sa paperasse et ses bureau pour galoper au pas sur les dalles de trottoirs goûtant l'humidité à venir. Odeur exquise, il faut rappeler. Il se donnait une pause bien mérité. Pour avoir floué deux hommes et une femme ce matin. Il ne se souvenait plus de leur nom. Mais il se souvient s'être régalé. C'est parce que Lionelle les avait mangés tout rond. Lorsqu'on est vendeur d'assurances pour des représentants ou PDG de grosses compagnies, on célèbre les buffets et les croquettes par des marches. Et son flair le mena directement au port.

Pourquoi? Peut-être parce que la mère ou celle qui lui faisait de l'œil l'y appelait. Ce n'était pas important. L'important était qu'il accosta sur les lattes de la place qui lui rappelait encore plus la pluie et les nuages tirant sur le gris. Il prit bouffé fraîche et sourit de son visage d'enfant qui ne voulait rien dire. Non, parce qu'à le voir, il n'avait pas gobé trois personnes en matinée. Non, pas du tout.

Le rythme des vagues ensevelissait ses ouïes et lui donnait un goût de froid en gueule. Bout de bois sur le sol qu'il prit et lança à l'horizon perdu des mers. Il se lança le bâton sans toutefois aller le chercher. Cette tâche, il la laissa aux poissons et coques peintes. Mains dans les poches, il gazouilla un chant sans se soucier du reste. Mais, apparemment, son cri de loup en attira un deuxième.

Il cessa sa voix et haussa les sourcils. Se retourna et tomba sous son nez une louve en trench foncé. Elle était svelte, de dos à lui. Avait une crinière d'ébène et une jambe de vélocité. Jane. Tiens donc. Il renifla de la pupille les alentours, et activa une marche silencieuse et douce vers elle. La jeune femme chantait. C'est ce qui avait attiré son attention. D'un hurlement à la lune endormie qui sonnait toutes les invitations du monde. Juste pour lui. Sourire en coin, canine bien caché et griffes dans les poches.

Habituellement, il aurait passé son chemin. Mais pas pour cette chanteuse. Par pour cette reine. Pas pour Jane. Il resterait jusqu'à son dernier couplet. Elle marchait vers le précipice du quai, il la suivit dans son silence curieux. Lui qui ne se serait prié pour s'en aller ou lui adresser la parole préféra garder politesse. Peut-être parce que c'était beau à voir. Peut-être parce que plus.

Elle se percha sur le bord du quai. Il attendit que ce soit aux vagues de chanter. Et quand Jane eut porté la dernière note, il sourit. Il n'y avait pas de silence, sinon entre les deux loups qui ne sont plus. Car la mer ne se laissait jamais de parler. Pendant un instant, Lionelle jura qu'elle allait sauter. Ce qu'elle ne fit pas. Il parla, alors, franchement, et enfin:

|Qu'attendez-vous pour sauter?|

Vouvoiement. Comme on vouvoie sa reine. Ton narquois mais très gentil. Comme on moque son paire. Il afficha un sourire charmant et doux comme la soie. Sans la moindre miette d'une gêne, avec la gentillesse jusqu'au creux des fossettes. C'est ce qu'il affichait à tout le monde avant de mordre. Mais il ne mordrait pas. Pas Jane, allons.

 


©BOOGYLOU.


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MessageSujet: Re: « The Sad Sea » - Lionnelle W.   « The Sad Sea » - Lionnelle W. Icon_minitimeDim 20 Juil - 20:12


L
e fond de l’air avait fraîchit, une brume s’était levée de terre quand l’astre solaire s’en était allé sur d’autres mondes. La lune rousse se drapait dans un voile de nuages duveteux, les laissant glisser dans sa lueur comme une peinture de clair obscure. La forêt s’en trouvait fort calme, à demi assoupi par le chant des grillons. L’astre lunaire rependait une douce lueur, perçant à travers le branchage, donnant à la nature un aspect de cathédrale végétale noyée dans un halo de lumière. Ça et là de pâles rayons dessinaient évasivement les contours des buissons et des fougères, à la façon d’ombres chinoises immobiles et passives. Rien ne pouvait venir troubler la paix de ces lieux. On avait envie de se perdre dans les méandres de cet endroit si doux, si beau, si terrible.
Néanmoins, quelque chose semblait s’agiter dans les ténèbres, comme une bête silencieuse, bondissant au dessus des obstacles. Elle n’était qu’une silhouette à la lueur de la lune, souple et agile, gracieuse et rapide.  Une image semblable à celui d’un rêve, insaisissable. Souvenir lointain, attirant, mystérieux. La créature semblait farouche, en quête d’une proie pour lui déchirer les entrailles… Le hurlement d’un loup se fit alors entendre, puis d’autre avec lui pour répondre en chœur sans que jamais la forêt ne soit troublée par ces présences curieuses. Formes humaines tordues comme les animaux, elles se courbaient avec facilité. Leurs pattes semblaient ne jamais atteindre le sol car si tôt qu’elles allaient toucher terre, voilà déjà qu’elles s’élevaient de nouveau dans les airs.

Les silhouettes avaient fini par disparaître dans la brume, ne laissaient ni trace ni emprunte de leur passage fugace. Tel des fantômes ils avaient fendu l’air sans le moindre bruit. Ces esprits sans lamentations, sans peine sur le cœur. Ils étaient des bêtes en chasse, à l’affût de la moindre présence vivante. A la manière d’une mélodie discordante, ces ombres faisaient battre une mélopée dissonante aux voix lointaines et déformées. Aussi dans leur sillage avaient-elles porté une atmosphère plus glacé encore que l’air frais de cette nuit d’été. 


Jane ne se souviendrait jamais de cela, ces temps passés à arpenter les terres de Camelot du temps du roi Arthur. Elle n'avait jamais sous les yeux que le flot incessant de la mer. La tempête au large ramenait vers l'île britannique des nués d'oiseaux marins. Les mouettes et les goélands tournaient avec agacement au dessus du port. Bientôt ils iraient se nicher bien à l'abri des vents de la mer du nord. Une voix se porta jusqu'à son oreille, lui demandait ce qu'elle attendait pour sauter. L'âme violente et guerrière s'était suffit pour éveiller chez elle une farouche envie de tuer, mais pas de se tuer. La louve sanguine avait toujours eu en horreur les commentaires, bien que la phrase eut été prononcé par un ami à l'âme lupine. Sitôt le regard s'était relevé pour se porter sur l'horizon gris.

Le regard se baladait sur le paysage sylvestre inondé par la noirceur nocturne. Attentif, rien ne semblait pouvoir lui échapper. Ni le hibou sur la branche du vieux chêne, ni l’herbe tremblante dans la légère brise. Et la Louve observait, tapis dans l’ombre, attendant un signe pour surgir de nulle part pour fondre sur sa proie. Aucune chance, il ne fallait laisser aucune chance. Et pour toutes ces nuits passées entre les murs austères de la belle Camelot, la princesse se faisait une joie de pouvoir à nouveau balader ses bas sur le sol de la forêt, reprenant goût à cet environnement qui était le sien.
Oui, Athala avait renoué avec sa nature première cette nuit, chassant avec ces hommes telle une meute de loups. Présence invisible et mystique, ils étaient la peur de bon nombre d’habitants du royaume de Camelot. A juste titre, il fallait s’en douter.


Lentement la femme, d'un représentant de la loi au nom de la couronne anglaise, avait tournée le regard vers le diable connu. Il aurait pu lui rappeler tous les guerriers qui autrefois obéissaient à la  moindre inclinaison de sa tête princière. Las non, elle avait sous les yeux le malicieux et glouton Lionnelle. Arquant un sourcil sans l'ombre d'une esquisse aux lèvres, elle lui lança d'un ton neutre  « Tu serais perdu sans moi. » Avec un peu de connaissance de la créature anciennement picte, il fallait reconnaître là un peu d'humour. Une moquerie en retour de la sienne. Tournant le dos à la  mer, elle s'en alla rôder autour de ce compagnon comme pour flairer et s'assurer qu'il ne cachait aucune attention. Hélas envers elle il ne pouvait pas bien la gober, car elle était prédateur et non  proie comme il aimait les dévorer goulûment. Jane s'arrêtait face à lui. L'esquisse  d'un sourire accroché peut-être là, aux coin des babines aux crocs invisibles. « Et toi ? Tu as suivis le chant des  sirènes ? » Les mouettes rieuses s'éloignaient en hâte vers la ville. Les sombres mèches volaient au vent, fouettant l'air avec hargne et fougue. A dire vrai, ce n'était pas ici qu'elle aurait penser trouver ou  rencontrer Lionnelle. Qu'importe, la surprise était délicieuse pour l'âme en peine. Malheureuse qu'elle était, impossible pourtant de tomber dans les bras d'un homme. La moindre démonstration d'affection était pour elle une douleur du cœur, si terrible avait-il toujours été. Mais de l'affection, en avait-elle pour quelqu'un ? Même pour elle ? Jane épiait l'homme avec un intérêt d'amitié tout particulier.
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MessageSujet: Re: « The Sad Sea » - Lionnelle W.   « The Sad Sea » - Lionnelle W. Icon_minitimeMar 29 Juil - 1:04





sad sea.


Perdu sans elle? Ambitieuse rétorsion. Peut-être la plus vrai qu'on est entendu sur les mire d'un bateau passant, dans l'œil du goéland paresseux. Et Lionnelle, lui, chuchota un rire qui n'était pas caché. Simplement très doux, et pour autant poli envers la Reine. Il ne riait d'elle, bien sûre que non. On ne porte jamais la moquerie aux amies, encore moins quand elles sont des princesses. La raison était plutôt qu'il lui s'adonnait à la blague et qu'il était pour le moins bien heureux de la voir galoper les quai comme lui, la même journée, la même heure, et avec la même ferme intention de ne pas se jeter à l'eau. C'était charmant. Presque un conte de fées. Sans fée. Avec des canines, plutôt.

Elle marcha vers lui pour quoi il dressa le dos bien droit et sourit à l'assurance des propos. Le menton haut et le regard sur elle. Pour autant elle était plus petite que lui, plus insignifiante, un étranger en promenade par-là aurait pu croire, il ne la mordrait jamais. Lui mentir? Elle le démasquerait. Comme il était capable de lire des parcelles en elle, Jane lui goberait la vérité. Elle l'avait déjà fait. C'était amusant de dévoiler sa vraie nature auprès de quelqu'un passablement autant mesquin que soi. Contentement sur le museau, il rit encore à sa question et répondit en haussant le sourcil, les mains dans les poches.

|Je n'ai pas pu résister. Tu sais que je raffole du poisson.|

À ajouter à la liste des plaisanteries. Et puisque la rencontre était fait, il s'en prit de la renifler. Comme il faisait avec n'importe qui, proie, bête à détester et truffe à aimer. Lionnelle plissa les yeux et dégusta ses traits de la prunelle. La belle était pâle et gisait sur un visage éteint de fatigue, pour le moins bien à l'affut des morsures à gâter autour. Le chant de sirène, le chant de loup, avait-il était plus mélancolique que l'oreille humaine aurait deviné? Il fit conclusion: elle avait une mine horrible. Un minois très joli, mais un air d'autant triste qui lui affaissait malheureusement les oreilles. On aurait dit qu'un coyote mal léché lui avait piqué son repas. Ou même pire. C'était si simple de cacher ses aigreurs. Et Jane le faisait à merveille. Dommage pour elle que Lionnelle la connaissait un peu trop bien à ce jour.

|Il semblerait que vous manquiez à la chanson joyeuse. Pourquoi ne chantiez-vous pas cela, plutôt?Dites-moi, comment allez-vous?|

Ne me mens pas, disait l'œil du loup à sa Reine. Quelle curiosité flagrante. Mais à quoi bon sert un mufle si ce n'est qu'à aller le foutre où il ne faut pas?

 


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MessageSujet: Re: « The Sad Sea » - Lionnelle W.   « The Sad Sea » - Lionnelle W. Icon_minitimeSam 30 Aoû - 11:40


« A
thala ! Reviens là ! » ordonnait Anwen alors que la fillette s'éloignait dans la forêt. Inquiète, la jeune femme couru à sa suite. Mais la petite avait disparu. La belle brune éprouvait un sentiment profond d'inquiétude. Elle n'entendait plus son enfant, sa voix s'élevait à travers les bois, l'appelant avec angoisse sans entendre la moindre réponse. Puis un rire parvint jusqu'à ses oreilles « Athala ? » S'approchant doucement, la mère découvrir la petite en compagnie de plusieurs loups. D'abord prise de peur, elle resta cacher derrière un arbre, observant la scène sans plus la comprendre. Les animaux avaient accueillis la picte comme une des leurs, l'entourant avec affection tandis qu'elle enlaçait le cou d'une des bêtes. Ils régnaient entre eux une communion parfaite. Anwen ne savait que faire, l'idée d'avoir engendrer une fille des loups la terrifiant plus que l'on ne pouvait imaginer. Certes elle avait toujours trouvé à son mari un quelque chose de sauvage qui n'existait pas dans les provinces romaines au sud du mur, mais elle n'avait imaginé cela. A regret, elle pensait alors abandonner sa douce enfant, la laisser aux loups et pleurer sa perte, mais elle s'en sentait incapable et Drest ne lui pardonnerait jamais un tel acte. Lentement, elle glissait contre le tronc, accablée par le choix des dieux. Ses prunelles emplis de larmes ne pouvaient retenir plus longtemps les sanglots. En silence elle pleurait tandis que les loups s'étaient mis à chanter comme au jour de sa naissance. Son cœur tremblait d’effrois, son esprit se perdait dans le monde souterrain. « Maman ? Pourquoi pleures ? » Une violente secousse ébranla tout entier l'être d'Anwen. Athala se tenait devant elle avec inconscience, son regard curieux de petit fille porté sur sa elle. Cachant son visage, la jeune mère calmait son souffle, essuyant les flots salés qui perlaient sur ses joues rouges. Elle tentait tant bien que mal de camoufler son mal être,  n'hésitant  pas à mentir un peu pourvu que sa fille ne vienne pas à comprendre sa souffrance intérieur « Je croyais que je m'étais perdue dans la forêt, mais tu m'as retrouvé, alors maintenant je ne pleure plus. » Hélas, il semblait que la demoiselle n'était pas tout à fait dupe de la supercherie de sa mère. Elle ne lui en tint pourtant pas gré et lui pris la main « Viens, on va rentrer. »

« De chansons joyeuses... Je ne suis pas joyeuse. » Elle ne l'avait jamais été. Jane ne se souvenait pas avoir un jour été joyeuse ou heureuse dans sa vie. D'aussi loin qu'elle se souvenait il n'y avait aucune trace de bonheur. « Cela ce voit non ? » La belle brune posait sur l'homme un regard d'acier. Le ton était sec, presque tranchant. Sans doute sa langue était-elle la mémoire d'une lance autrefois manier avec dextérité. Néanmoins fallait-il s'étaler sur des problèmes conjugaux ridicule ? Elle n'avait qu'à tuer son mari, faire disparaître le corps et on en parlerait plus. Tant de violence dans ce corps de femme. Tant de douleur dans ce cœur. L'envie de saisir une gorge innocente la rendait plus amère encore car la vérité de sa nature lui était caché depuis trop longtemps et le loup enchaîné commençait à ronger ses entraves. Dans combien de temps deviendrait-elle folle ?
Jane sentait la curiosité de ce compagnon à deux pattes. Mais était-elle seulement prêter à lui livrer la terrible réalité de sa vie ? Son inconscience de la malédiction la rendait plus virulente encore. Qu'en serait-il le jour le globe de cristal du savoir viendrait à se briser pour leur rendre leurs souvenirs oubliés ?

Au loin toujours l'océan incertain. Les oiseaux de mer volaient ça et là en cohue. Le vent soufflait en ravale pleine d'iode. On ne pouvait pas se sentir aussi vite qu'en cet instant ou le temps semblait le plus menaçant. Peut-être auraient-ils droit à de l'orage. La Louve aimait les orages, le tonnerre faisant vibrer l'air qui à son tour faisait trembler sa cage thoracique avec excitation. Pourtant le temps maussade n'en était pas encore là. De nouveau le regard de la belle était absorbé par l'horizon.  Peut-être la violence de son âme parviendrait elle à se taire pour observer avec plaisir les éléments jouer. L'eau, le ciel et la terre. Jane et Lionnel étaient au bon endroit pour admirer tout cela. La présence de cet homme était un réconfort en soin.

HS : désolé d'avoir mis autant de temps à répondre :-/
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T. Lionelle Wolffhart
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MessageSujet: Re: « The Sad Sea » - Lionnelle W.   « The Sad Sea » - Lionnelle W. Icon_minitimeLun 15 Sep - 0:48





sad sea.


Sans joie, et sans mélodie de bonheur. Lionelle l'aurait deviné, l'avait deviné depuis longtemps. Si la mélancolie berçait Jane depuis des lustres, il avait flairé depuis belle lurette. Déjà il avait tenté d'utiliser cette tristesse en vu d'hypocrisie. Mais c'était autrefois. Maintenant il n'y avait plus lieu des charognes de ces jolies paroles. Ce n'était que des mots brutes. Et vrais. Tel le regard qu'elle posa sur lui après rhétorique question. Ses pattes d'humain firent un, deux pas, pour venir se poster à la même hauteur que celle de la jeune femme au chant de la sirène. Le vendeur plissa des yeux, eut sourire en coin;

|Si quiconque aurait bien constatez votre affliction c'est bien moi.|

Lionelle vit des crocs, des coups de griffes, des pattes de sang dans la neige et des langues pourlèches. Toujours avait-il ressentit qu'il devait les Cieux et la morsure à cette femme. Pour la quelconque raison qui lui échappait grandement. Il était là pour elle, tout ce qu'il n'eut jamais sut depuis leur toute première conversation.

|J'espérais que vous trouviez les mots pour me dire quel est ce tracas enfin. Vous me le direz tôt ou tard de toute manière; vous n'avez pas le choix.|

Tout simplement, comme s'il avait parlé à la mer sous leur truffe. Il huma l'air en inspirant quelques cris de goélands. Aucun choix était drastique, était vrai. Vivre avec une plaie au cœur formerait chez Jane un abcès bientôt. Lui faire croire qu'il était le seul médecin de sa vie à pouvoir le soigné était prétentieux, aussi bien délicat. Lionelle ne connaissait pas son amie mieux que tout le monde, ou ne savait pas trouver les mots exacts avec elle plus qu'avec n'importe qui. Non, mais il la connaissait d'une toute autre manière. La complicité des races, la complicité des astres, une longueur d'onde précise et indescriptible. La subtilité d'un tout autre regard sur Jane, et d'une toute autre notion de ce qu'elle allait valoir, valait et vaudrait.

|J'étais votre bras droit dans une autre vie. Vous saviez?|

Regard fripon sur la jeune femme, une seconde, pas plus. Histoire inventée de toutes pièces? Peut-être. Sait-on. Pour l'instant, ses yeux ne quittait pas l'horizon, et le mal déchirant restait à son estomac.

 


©BOOGYLOU.
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MessageSujet: Re: « The Sad Sea » - Lionnelle W.   « The Sad Sea » - Lionnelle W. Icon_minitimeVen 26 Sep - 21:05


A
ffligeante réalité. Jane restait pourtant fière, austère, guerrière. La révolte grondait dans son âme. Mais que faire ? Elle ne risquait pas d'embarquer maintenant pour l'océan et disparaître pour laisser un mari éploré. Bien qu'elle n'en avait rien de ce dernier. Du moins pas maintenant, pas aujourd'hui. Le vent continuait d'agiter sa crinière brune. A cette heure, elle se sentait conquérante, capable de bien des choses. Pourquoi de si brusquement changements d'humeur ? Depuis longtemps déjà la louve y était sujette, car autrefois son esprit avait été plus tranquille, plus clair. Mais le mal voulait que l'esprit du cycle lunaire se morde la queue d'avoir si longtemps refusé d'agir pour le bon maître. La punition était vile et terrible pour la créature sauvage et affranchit des chaînes humaines. Tel Fenrir le grand loup de la mythologie scandinave, Jane avait été enchaînée par la ruse d'une magie vengeresse. Mais un jour elle viendrait à s'en libérer pour le grand combat.

Jane fit quelques sur terre, s'éloignant du bord de la jetée. Tournant autour de son ami à deux pattes pour l'observer avec un œil vif et amusé. Il venait de lui dire une chose amusante. Son bras droit dans une autre vie. « Et qu'est-ce que tu aurais fait pour moi ? » demanda-t-elle avec l'esquisse d'un sourire léger dessiné aux coins des lèvres. En soi la question restait sur le thème de la taquinerie. Jane s'était mise derrière lui, se tenant seulement à quelques pas. Ses cheveux continuaient de voler ça et là où le vent voulait bien les porter. Les deux louveteaux semblaient s'amuser ensemble, s'envoyant dans la truffe des coups de pattes balourds et maladroits. Innocents et pourtant prédateurs dans l'âme.
Dans un second temps, la même question de Jane à l'égard de Lionelle faisait foi d'une deuxième lecture. Comme une demande à savoir de quoi il aurait pu être capable pour elle, jusqu'à tue. Un témoignage d'une vie révolue mais pas encore tout à fait morte. Ce temps où la loyauté valait bien plus que n'importe quel prix. Où les hommes n'avaient pas peur de prendre les armes pour défendre des valeurs et des vies. Ici bas, prendre une arme était une folie et il n'y avait que les mots qui offrait une défense et une attaque. Et Jane en avait toujours été avare. En serait-elle un jour guérit ? Pas temps que l'on pouvait utiliser une crayon pour percer la peau et un cure-dent pour trouver un globe oculaire en passant par l'iris. Pas temps que l'on pourrait tuer seulement avec ses mains. Mais si elle portait encore le sang de bien des ennemis sur les mains, il lui manquait aujourd'hui une raison de continuer son œuvre macabre.

Jane s'était rapproché du bipède, posait ses mains opaline sur les épaules de l'homme pour lui murmurer à l'oreille « Danse avec moi » sur le bruit des tambours de leur deux cœurs et les hurlements lupins de leurs âmes.
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T. Lionelle Wolffhart
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MessageSujet: Re: « The Sad Sea » - Lionnelle W.   « The Sad Sea » - Lionnelle W. Icon_minitimeDim 28 Sep - 19:26





sad sea.


L'air transportait de tout ce que l'on trouve lourd mais qui caresse si bien la peau. Qu'est-ce qu'il y avait de si instinctif chez Lionelle pour qu'il consente, au fond de lui, trouver chez Jane une amie de longue date, précieuse et égoïstement unique? L'horizon dont il s'abreuvait sur des mers à perte de vue ne lui répondait pas. La compagne se déplaçait et rôdait les quais sans intentions. Lui, il reniflait le sel qui coulait sur les vagues muettes pour des siècles et des siècles.

Qu'est-ce qu'il aurait fait pour elle? Il tourna son menton vers elle et croisa ses doigts dans ses poches qu'elle ne l'attente pas avec une morsure à la fin de ce voyage. Dans quel cas il s'en remettrait. Bien évidemment. Il redonna sa truffe à l'infini du bleu et inspira en réfléchissant. La question était une sucrerie pour laquelle il pouvait dire bien des sottises. Et s'il parlait franchement? Drôle d'histoire.

Les loups de contes de fées sont humanisés pour bien des raisons, la première étant que ses victimes le soient aussi et que l'on porte pitié sur eux. Point d'instinct à assouvir l'on trouve chez le vorace marchant sur deux patte et portant le monocle. Quiconque aurait pu croire que la gueule parlant avec le boulanger aurait été chercher la tuerie pour la protection d'une Reine. Et pourtant...

Jane plaça ses mains sur ses épaules et il redressa les oreilles comme si l'on avait appeler son nom au loin. Danser? Il se retourna avec le sourire le plus innocent que l'on trouve aux lèvres. Il posa sa patte droite sur le flanc de la triste beauté et prit sa poigne de sa griffe gauche. Il ne connaissait que la valse. Mais c'était bien suffisant. Peut-être prétentieux pour les goélands fouineur. Parfait pour la musique de la mer.

Il démarra le pas en s'inspirant justement des clapotis gouteux. Toujours il avait fait croire qu'il avait prit des leçons de danse par poésie. On ne peut plus cacher qu'il s'agissait en fait de ce qu'il avait apprit de par sa famille de manière obligatoire en temps dont il ne se souvenait plus. Son air narquois ne pria pas son crocs de commander, à l'occasion, quelques finesses qui soit.

|Ce que j'aurais fait pour toi? Laisse-moi réfléchir à ce que tu méritais avant.|

Il la fit tourner en délicatesse et la reprit dans le pas. Il savait, maintenant. Comme si cette mémoire lui était revenu en claquement de dents.

|J'ai servis, pour vous. J'ai cru pour vous. Et j'ai souffert pour vous. Je ne suis pas mort en votre nom, mais j'ai tué pour votre justice. Une fois j'ai voulut vous empoisonner et prendre votre rôle. Mais l'Honneur m'a arrêté à la dernière seconde. Y croyez-vous?|

Les vagues parlèrent et chantèrent. Qui a décidé que seulement les princes faisaient danser les princesses?

 


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MessageSujet: Re: « The Sad Sea » - Lionnelle W.   « The Sad Sea » - Lionnelle W. Icon_minitimeVen 3 Oct - 21:42


I
ls dansaient, comme deux oiseaux aux printemps. Ils dansaient, au son d'une mélopée aquatique. Jane, l'oreille attentive, écoutait son camarade lui répondre à mesure qu'ils posaient chacun une patte sur le sol pour danser ensemble. Un sourire s'esquissait sur la gueule de l'ancienne louve et princesse du nord. Lionelle l'amusait et elle l'écoutait volontiers malgré ses paroles taquines. Jane ferma les yeux, posant sa tempe contre celle de son ami pour l'entendre lui raconter ce passer d'homme de main. « Tu penses que tu aurais pu prendre mon rôle ? Avoir les épaules pour supporter les choix des dieux ? » murmura-t-elle à l'oreille de son ami canaille.
Que dirait Nicholas s'il la voyait ainsi danser avec un autre homme ? Il n'avait rien à dire. Jane se sentait apaisée de danser ainsi alors que le temps était à la tempête, que ses cheveux volaient en fête et qu'ils étaient deux à braver la nature. Rire des mouettes, chant des vagues, il n'y manquait plus là que la voie des sirènes pour les noyer dans leurs esprits corrompu par tant d'années meurtrières.

« Je crois surtout que nous étions autrefois bien loin de ces vies qui ne nous ressemblent pas. » Impossible de faire croire à un canidé qu'il était un félin, qu'un animal de meute était un solitaire. Alors la bête enchaînée continuait de lutter tout au fond de son âme. Ce n'était pas une histoire que l'on racontait aux enfants le soir pour les aider à dormir. Ce n'était pas une histoire qu'il fallait raconter tout court. Le sang entachait encore les pattes meurtrières de la douce épouse Hodge, impossible à enlever même avec un sortilège. « La nuit je rêve que je suis sûr quatre pattes et que je hante les bois alentours. Une patte après l'autre sur le sol et je suis en colère... » fallait-il ajouter qu'elle avait envie de tuer la première personne qu'elle croiserait sur son chemin ? Fallait-il avouer qu'elle faisait se rêve depuis peu ? Toujours elle dansait, les prunelles closent, n'écoutant plus que la mélodie de l'instant. L'instant semblait éternelle pour elle qui était une princesse que l'on ne savait faire danser tant elle était inquiétante. Elle nous faisait danser pour tenir à la vie. « Peut-être qu'il faudrait lâcher les rennes et se laisser porter » dit-elle en redressant la tête pour regarder Lionelle, cherchant le contact visuel entre eux. Oui, peut-être que là était le secret, ne plus s'accrocher autant à la vie et se laisser porter par le vent, cesser de lutter contre l'invisible. Comment pouvait-on savoir qu'elle était la bonne solution. Impossible.

Un éclaire zébra l'horizon lointain, comme une illumination venue du ciel. Pourtant Jane restait inébranlable face à cette journée. Dans le port les navires se lançaient dans une holà effrénée. Les oiseaux des mers planaient, glissant sur l'air au gré du souffle marin. Et ils étaient là, tout les deux.
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MessageSujet: Re: « The Sad Sea » - Lionnelle W.   « The Sad Sea » - Lionnelle W. Icon_minitimeMar 7 Oct - 1:09





sad sea.


Jane donna repos à son visage porcelaine sur celui de Lionelle. Il y avait le vent qui venait siffler contre leur voix, et toujours la danse prenait les pattes et les dérives. Elle dit douter du rôle qu'il aurait put prendre, le sien. Et le danseur fit rire sans bruit. Il en doutait plus qu'il en souhaitait. S'il était resté vendeur haut perché à des entreprises de nom et non PDG de celles-ci, il y avait raison effective: il était faible. Très faible, bien qu'il le cachait sur chacun de ses tires de langue.

|Peut-être que si. Peut-être pas. Qui sait?|

Bien loin d'une réalité frappante. Bien loin de tout ces grabuges et ces maux. Encore une fois, la certitude n'y était pour rien et ne savait y mettre les pieds. Il gagna l'œil de Jane du sien, et s'y étampa de longues réflexions. Comme s'il avait déjà vécu la donne, comme s'il avait été dans sa peau; il sentait, reniflait chacune des feuilles d'une forêt sous la nuit. il sentait son pouls et sa gueule bavant à la recherche d'oxygène, sur entre des crocs assoiffées et insatiables. Impossible de voir ce qui défilait sous la truffe, trop de pénombre, trop de vitesse. L'air défilait sur ses joues en fourrure et sa pupille bravait toutes les ombres.

Reflet du rêve de la belle ou tombeau d'une vie antérieure. Les deux avaient comme seuls poigne sur lui de le tétaniser. Il se serait sentit défaillir. Ou plutôt grandir. À tomber à quatre pattes, à grogner et donner le goût du sang à son palais. Le sang des agneaux, et rien d'autre. Perdu, complètement égaré dans la contemplation d'une iris qui lui disait beaucoup mais gardait trop de secret, il compléta le rêve de la jeune femme du sien:

|...et toujours affamé, je cherche le goret à saisir. Il se cache, et je n'ai plus aucun souffle.|

Comme si leur rêve avait été le même. Jamais il l'eut été, et si proche, pourtant, ils voguaient en parallèle. Bien qu'il eut fait des rêves aussi, pour le moins, bien étrange. Combien de fois s'était-il vu manger une viande crue sans relâche à s'en vomir les intestins? Avec une dévouée rage au cœur et appétit incohérente à l'estomac. Lâcher les rennes. Il avala difficilement. Sur une faiblesses qui déchirerait n'importe quel loup. Il eut l'éclair, Lionelle attendit trois secondes, puis fit tourner Jane au son du tonnerre. Sa violence lui allait bien. Il plissa ses yeux à la fixer sans essouffler ses pas.

|Tout lâcher, dites-vous? Et cette colère, quand la laisserez-vous prendre le dessus sur votre humble égo?|

Il gloussa sur les diamants de son regard. Quand lui en fera-t-il tout autant? Il n'en voulait de réponse. Son ventre brûlait comme des tisons à pendre. Quelques pluies vinrent les battre avec douceur. Ce n'était chose à soucis, par pour Jane, ni pour Lionelle. Combien leurs moments étaient précieux? Comment avaient-ils duré dans une vie d'avant? Comment dureraient-ils à cette heure? Il valait mieux ne rien deviner et laisser les gouttes rouler sur leur grise toison. Renaissance par l'eau, et par mémoire qui n'est plus.

 


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MessageSujet: Re: « The Sad Sea » - Lionnelle W.   « The Sad Sea » - Lionnelle W. Icon_minitimeMer 15 Oct - 19:18


E
t la louve danse sur la lune en transe.
« Tuez le ! » avait hurlé un homme d’une voix si puissante qu’elle paru semblable à celle d’un ours. Aussitôt il fut envoyé au silence éternel. Une lance venait de le transpercer de part en part pour ressortir devant lui. Son regard tomba sur la lame qui lui déchirait l’abdomen. Les mots lui manquaient tant la surprise était grande. Alors, sans un cri, il tomba au bas de son cheval. Mort. La bouche ouverte et les yeux écarquillés, le visage figé en un rictus effaré. La panique saisit les guerriers se trouvant à ses côtés. Ceux là même qui, une heure auparavant, avaient tendu une embuscade à la légion romaine, voilà qu’ils étaient à présent les cibles d’une attaque surprise et violente. Un romain à genoux dans la neige, les mains jointes, le sang coulant sur son front, regardait autour de lui pour chercher ses compagnons. Son frère d'arme était étalé de tout son long sur le sol, ses poignets liés dans le dos. Quand au reste des troupes, il s’avéra que les effectifs avaient grandement diminué. Le centurion portait un cœur lourd en acceptant une nouvelle pareille. Mais la brutalité de ces comptes, ajoutée à la virulence d’une attaque sournoise, ne pouvaient que le poussez à réagir. Les flèches volaient ça et là pour atteindre les saxons en perdissions. La forêt était emplie des cris, des ordres et des sifflets des projectiles mortels, ne permettant de voir les silhouettes qui se mouvaient dans la pénombre grandissante. Saisissant une épée abandonnée, le romain s’était relevé afin d’affronter un nouvel ennemi. Mais déjà le dernier germain venait de s’effondrer sur le sol rouge. Le chaos qui avait agité le campement quelques minutes auparavant laissait place à un silence angoissant. Seul debout, tenant à deux mains le manche de sa pauvre arme, les mains toujours liées, le centurion regardait autour de lui, le souffle court, la peur le prenant aux tripes.

Jane observait Lionelle alors que la pluie s'était mise à chanter, tombant à grosses gouttes sur les manteaux et les cheveux. La belle éclata d'un beau rire étrangement joyeux à la dernière question de son ami. « La laisser prendre le dessus ? Si je l'écoutais je ne saurais plus ici depuis longtemps » dit-elle en guise de réponse. Oui, si elle écoutait sa colère, depuis bien des années son mari aurait été retrouvé assassiné au fond des bois et elle disparue pour toujours. Elle ne savait pas qu'elle était native d'un peuple libre. Elle ne savait pas qu'il lui manquait sa meute pour se sentir exister. Où étaient ses hommes de mains autrefois si précieux ? Aujourd'hui ils étaient policiers ou instituteurs. Ils étaient seulement des hommes. Si la colère sourde devait-elle rester muette pour un temps encore parce qu'il n'y avait pas de raison de l'écouter. Jane attrapa Lionelle dans ses bras pour le serrer contre lui. Une étreinte soudaine, amicale. Elle avait fermé les yeux pour ne plus entendre que la pluie, la tempête, les vagues et les battements du cœur de son ami. Les gouttes d'eau perlaient sur le visage de la brune comme des larmes du ciel, comme si elles étaient ses propres larmes.
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MessageSujet: Re: « The Sad Sea » - Lionnelle W.   « The Sad Sea » - Lionnelle W. Icon_minitimeMar 23 Déc - 23:38

The Sad Sea


Dans une autre vie, le loup était plus distingué que le sauvage. Et plus humain que la fable. Il avait horreur des guerres, et le sang le répugnait lorsqu'il n'était pas de bétail ou dans sa gueule. Des fois il avait osé chercher de la compagnie chez les pirates et les dragons. Quelques rares indulgents pour celui qui avait dévoré la dernière brebis. Alors comment est-ce que le loup malchanceux et déguisé avait put se retrouver à la droite de la reine? C'était une histoire de beauté, de soif, de confiance et d'amour pour la bien-aimée Majesté.

Lionelle chantonnait, avec insouciance, cela va de soi. La pluie pleurait sans cesse sur leurs vêtements qui était inutile de penser à sauver dès lors. Les pas s'enchaînaient sur n'importe quelle comptine Wynton Marsalis. La bouche d'une belle louve s'ouvrit et avoua ne pas pouvoir écouter sa rage. Comment faisait-il pour croire ces paroles, acquis d'instinct sans équivoque, alors qu'elles sonnaient aussi absurdes qu'étrange? Lionelle avait toujours cru Jane, voilà la réponse. Il esquissa un sourire et fut percuté d'une accolade.

Le loup ouvrit la gueule et la referma sur le pelage d'argent. Comme la tendresse l'aurait fait elle-même. La truffe souffla quelques bouffées tièdes, puis l'œil se ferma. Le canidé alla quêté une caresse ou deux de la mâchoire sur une robe de satin en lambeaux. Une étreinte forte et pudique. C'était une forme d'honneur et de fidélité.

|J'ai foi en vous.|

Pourtant, n'avaient-ils pas les ailes pour ne plus être ici? Disparaître? Lionelle berça ses yeux sur l'horizon en appuyant son menton sur la tête de la jeune femme. Le lointain était d'orage, et promettait tout ce que les rêves avaient soufflé déjà. Qu'ils étaient promis à quelque chose de plus grand et de plus sauvage.

|Chaque chose en son temps, Jane... Chaque chose en son temps.|

Comme si, par miracle, des crocs et des diadèmes leur pousseraient un jour.

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